Le 25 octobre : Les yeux du salar d'Atacama
26 nov. 2019Après ce petit intermède au canyon, nous retournons vers San Pedro que nous longeons pour aller immédiatement au sud,
le long du salar d'Atacama, le plus vaste du Chili, environ 300 000 ha (90 km de long, 30 km de large), à une altitude de 2 500 m environ.
Il occupe le fond d'une dépression qui sépare les petits chaînons montagneux de Domeyko et de la Sal à l'ouest
du haut plateau dominé par les volcans Licancabur et Lascar à l'est.
Les photos suivantes sont prises du minibus qui nous transporte.
On se demande ce que peuvent bien manger les troupeaux ici !
Un faubourg de San Pedro, une de ces agglomérations de petites maisons sans autre inspiration que celle du système D
qui sont typiques du Chili moyen. Quelque chose d'intermédiaire entre le bidonville et la cage à lapins.
A la sortie sud de San Pedro, la relative humidité procurée par le Rio Purimata entretient une nappe phréatique
qui autorise une végétation steppique et des bouquets de Tamarrugos, un arbre qui se satisfait de quantités infimes d'eau.
Le salar d'Atacama est né de la dissolution des sels des montagnes qui l'entourent.
Les eaux apportées par les orages estivaux qui s'abattent sur la chaîne andine bolivienne (on nomme ce phénomène "l'hiver bolivien")
drainent toutes ces matières qui se déposent au fond de la dépression.
L'évaporation intense et le dépôt d'alluvions par les inondations parfois et surtout par le vent du désert, font le reste.
Concrètement le sel pur (visible au salar d'Uyuni en Bolivie) est couvert d'une couche de terre à peu près stérile.
L'air est à cet endroit extrêmement sec et ça n'arrange pas nos muqueuses, yeux et nez qui pour certains saigneront dans les jours qui suivent.
Au milieu de tout celà, deux petites excavations, qu'on appelle "ojos del salar" (les yeux du salar) laissent voir l'eau.
Ils forment presque deux cercles parfaits, creusés par deux tourbillons violents en période d'inondations.
Curieusement ce pays réputé sans pluie peut être périodiquement ravagé par des coulées torrentielles descendues de l'altiplano,
2 500 m plus haut, pendant l'été tropical. Ce fut le cas en février 2019 où il fallut évacuer en urgence les touristes bloqués à San Pedro.
Dans ces ojos, j'ai vu un petit canard et quelques libellules. Si on voulait s'y baigner, on flotterait comme dans la mer morte.
Tout au fond une zone plus blanche où nous ne pourrons pas aller.
On y trouve de véritables petits lacs salés aux eaux bleues. Ce site est payant mais il a paraît-il tellement augmenté ses prix (+ 500%)
que beaucoup de guides le boudent.
A l'horizon la cordillère de Domeyko.