Le 25 octobre : Le canyon
26 nov. 2019Et c'est là que l'envol du papillon nous rattrape...
Nous sommes donc au Chili, pays secoué par des manifestations un peu partout, tournant parfois à l'émeute,
19 morts, le couvre-feu règne dans les villes.
Et même si à San Pedro tout paraît calme, les projets de visite sont contrariés par les grèves du personnel de lieux gérés par la CONAF
(équivalent de l'ONF) qui administre certains sites,
ou par la mauvaise humeur de certaines communautés indigènes qui en exploitent d'autres.
Nous n'irons pas voir les flamants roses des lacs du salar,
nous n'irons pas dans l'étonnant fouillis végétal de la quebrada (gorge) de Jerez, une oasis cachée dans une faille du plateau steppique.
Heureusement les guides ont toujours d'autres cordes à leur arc et la région ne manque pas de beautés naturelles.
C'est donc vers le canyon de Puritama, autre sorte d'oasis, que le minibus nous emmène, conduit par le bolivien Ruben.
C'est une bonne piste de "ripio" (terre et gravier battus) qui file presque droit en se dirigeant vers la cordillère des volcans.
Des bouquets de belles fleurs roses çà et là : il faut savoir que sur le piémont des volcans
il peut pleuvoir certaines années en février
(alors que dans le désert vers Calama, un tel évènement n'arrive que deux fois par siècle).
Après la pluie, la steppe de San Pedro se couvre de fleurs, plus de 200 espèces ont été recensées
Voilà ce qu'il devient alors... Mais nous sommes en octobre et nous n'aurons pas cette chance.
et je risque une amende assez salée.
Je vous invite donc à suivre le lien suivant si vous êtes un peu curieux
https://www.zejournal.info/photos-insolites/15286-desert-fleuri-atacama-chil-devient-rose
Nous rencontrons quelques rares troupeaux de lamas, chèvres, moutons et même des ânes introduits par les espagnols
et redevenus sauvages. Peu exigeants, ils se sont bien adaptés, d'autant qu'ils adorent le sel qui affleure partout.
Enfin, la piste s'approche des 3 000 m et longe le cours du Rio Puritama,
l'un des rares cours d'eau permanents qui descendent de l'altiplano bolivien.
Ses eaux sont utilisées pour irriguer l'oasis où se blottit San Pedro.
On peut aussi s'y baigner(il y a des thermes un peu plus loin, fermées comme le reste)
mais les eaux lourdement chargées de sels minéraux sont peu conseillées comme boisson à long terme.
A cet endroit le Puritama s'enfonce peu à peu dans le plateau et découpe un canyon où nous partons marcher.
Une très faible et relative ambiance humide fait croître des cactus candélabres (cardones) à la folle vitesse de quelques millimètres par an.
Des colonies de petits oiseaux ont fait de cette gorge un biotope agréable, parsemée de grosses touffes d'herbe sauvage,
parfois appelées "queues de renard" (colas de zorro).
Nous n'aurons pas le temps d'aller tout au fond, au demeurant de plus en plus difficile d'accès,
mais nous avons déjà un bon aperçu avec cactus, petites chutes d'eau, rochers de couleur rose, mauve, gris verdâtre.
A 3 000 m, la respiration commence à être plus difficile.
Un défi : faire un bisou au cactus
Ne pas s'asseoir n'importe où ! Cette cactée ronde en forme de coussin se nomme en effet "coussin de belle-mère"
(cojin de suegra)
Photo Lider fils
Vers midi, on se restaure avant de repartir. Collation préparée par Ruben avec petite table et nappe, s'il vous plaît,
car il est écrit que le déjeuner du jour sera tardif.
Quelques pirouettes et autres facéties de nos jeunes avant de repartir.
Photo Lider fils