Le 23 octobre : En transit vers Buenos Aires
21 nov. 2019Ce matin là, sous les yeux indifférents d'un couple d'indiens guaranis qui fouillent les poubelles pour y trouver quelque pitance,
nous quittons l'hôtel Merit de Puerto de Iguazu, dans deux minibus affrétés par l'agence
(dont l'un fera des détours nonchalants dans les rues de la ville, encombrés de bananiers, pour prendre d'autres voyageurs)
dans le but de rejoindre l'aéroport argentin.
Quatrième vol, quatrième attente dans l'espace prévu à cet effet. Nous prenons nos habitudes.
Mais pourquoi tant de fioritures dans l'itinéraire général du voyage ?
Quel est cette manie aéronautique ?
L'objectif est d'aller au nord du Chili, à la même latitude, mais il n'y a pas de vol direct de Puerto Iguazu à Calama (Chili).
Ni même rien d'approchant. Pour aller d'un lieu (non capital) à un autre lieu (non capital) de ce sous-continent,
il faut passer par les capitales. Donc voler (sorry Greta !) jusqu'à la capitale fédérale de l'Argentine (Buenos Aires),
et de là à voler jusqu'à la capitale chilienne, Santiago (à feu et à sang, à ce qu'on dit), pour y prendre un autre avion jusqu'à Calama.
Sur le trajet, comme il s'agit malgré tout d'un voyage de près de 6 000 kms, il faut passer une nuit à Buenos Aires.
Le vol Iguazu-Buenos Aires est sans incidents particuliers et se fait en suivant le fleuve Parana qui nous est maintenant familier.
Il serpente dans les forêts denses de la province de Misiones puis dans les marécages et les cultures de soja et de maté de "Corrientes"
et "Entre Rios". Avec ses affluents il constitue le troisième réseau hydrographique du monde après ceux de l'Amazone et du Congo.
Il est long de 4 100 Kms. Et puis on a l'Uruguay à gauche et la grande pampa à droite,
et on perd de l'altitude pour s'approcher de la capitale.
Et très vite, on a sur la gauche la bouche béante de Rio de la Plata, cette immensité d'eau chargée de limons,
une gironde hypertrophiée large de 150 kms, une nuit de ferry entre les deux rives,
et sur la droite le quadrillage infini des quartiers de l'agglomération bonairense,
et entre les deux l'étroit sillon de l'aéroport intérieur dit "Aeroparque".
Que d'ailleurs on aborde après un virage sur l'aile qui inverse tout le récit : estuare à droite et ville à gauche.
Activités portuaires sur les bords du fleuve
Un truc qui doit être la Douane avec un D majuscule. Que ceux qui savent nous écrivent.
Le "Club des pêcheurs de Buenos Aires", des pêcheurs qui ont tous un compte en banque XXL, of course.
Et puis on récupère nos bagages, on sort, et les premières visions sont celles de la "Villa Miseria", comme son nom l'indique,
c'est une sorte de quartier misérable, un bidonville qui a la longue a plus ou moins évolué en quartier pauvre.
Sur la photo, il ne paraît guère plus redoutable que certaines de nos banlieues mais à moins d'être connaisseur, ne pas s'y risquer !
Ensuite on se dirige (nombreux feux rouges) jusqu'à l'hôtel Impérial Park (nom grandiose) situé Avenida 9 de Julio,
la plus large avenue du monde, 18 voies de circulation. Qu'on se le dise.
La suite demain...