Le 18 juillet 2017: d'Espinal à Zubiri, 15,3 Km
02 août 2017
Mes pieds sont prêts au départ.
Et oui, c'est en sandale que je marche, moyen imparable pour éviter au maximum les ampoules: le pied respire et chauffe beaucoup moins.
Par la suite, je rajouterai quand même une paire de chaussettes pour éviter égratignures ou épines.
Deux paires de nu-pieds, permettent d'éviter les frottements.
J'ai l'allure un peu ridicule du pèlerin: sac à dos (un peu trop lourd, 7 Kg, c'est vraiment un maximum), bâtons de marche, chapeau informe sous le soleil,
et un sac banane qui s'attache comme des bretelles à l'avant du sac.
Je respire un bon coup quand, une fois déposée au bord de la route, je devrai mettre un pied devant l'autre pour arriver, si Dieu le veut,
à la destination choisie pour cette année, c'est à dire Burgos en Castille.
Je pars toujours avec une intention, une réflexion personnelle à mener. mais il n'est pas dit que je trouverai la paix intérieure,
chose que l'on cherche souvent dans ce genre de marche.
Je démarre donc d'Espinal, charmant petit village, quelques kilomètres après Roncevaux. Nous sommes en Navarre, dans le pays basque espagnol.
Les maisons rouges et blanches, vertes et blanches ou de pierres au porche arrondi, ajoutent au charme des lieux.
Espinal est à 900 mètres et Zubiri à 500. C'est donc un profil descendant mais comme dans toute montagne, il y a de rudes montées tout de même.
Pour démarrer, 15 bornes seront bien suffisantes. Heureusement on se trouve assez souvent en forêt.
Malgré tout mon arrivée à Zubiri se fera dans la douleur par une température infernale (35 degrés) et un soleil de plomb,
suivi d'un énorme orage dans la soirée avec chute de la température à 18 degrés en moins d'une heure.
C'est donc par un bon coup de chaleur (un rompe de calor) que je démarrerai ce pèlerinage vers Saint Jacques pour la cinquième année consécutive.
Le repos et un bon bain auront raison de ce mal-être mais il me faudra quelques jours pour retrouver appétit et énergie.
Et c'est là, précisément que je me retrouve seule, face à moi-même.
En vue de Lintzocain
Arrivée à Lintzocain, je suis un peu fatiguée et me repose à l'ombre sur un banc en compagnie de quelques chats impatients
qui attendent en miaulant que l'habitant du premier étage leur jette quelque morceaux de pain!!!
Puis je repars: une rude côte m'attend.
On ne risque pas de se perdre par ici. En dehors du fléchage jaune et des logos de coquilles, certains marquent leur passage,
comme ici par exemple d'une grosse flèche en pommes de pin.
Sur le parcours, des panneaux ou croix nous rappellent que certains meurent en chemin, ils viennent parfois de loin comme ce japonais mort en 2002.
Même si je ne suis pas venue pour photographier des fleurs, elles attirent tout de même mon attention.
Enfin l'arrivée à Zubiri (qui signifie "village du pont" au-dessus du rio Arga). La température est très élevée et il me faudra encore marcher un bon kilomètre
sur le bitume surchauffée avant d'arriver à l'hôtel retenu et sa providentielle baignoire.
Un yaourt pour le dîner et... Dodo!
De Zubiri, je n'ai vu que des maisons modernes mais je sais qu'il existe un quartier ancien. Pas le courage et c'est donc l'église qui marquera ce bourg.