Corumbà
02 oct. 20155 septembre
Départ en bus vers midi pour Corumbà, à 410 kms. On l’atteint après 6 heures d’un trajet sur une bonne route asphaltée. Jusqu’à Miranda, à mi-parcours, on traverse une savane herbeuse très ouverte parsemée de bosquets de divers palmiers et cocotiers. Des troupeaux de vaches à bosse se dispersent ici et là et les entrées de fazendas tous les quatre ou cinq kilomètres rythment le parcours. A l’arrêt de Miranda on aperçoit des populations beaucoup plus indianisées qu’à Campo Grande.
Après Miranda la selva se fait plus dense, à base d’ipés[1] couverts de grappes de fleurs jaunes ou roses, de cocotiers (babaçus, coco de macoco) et de cette espèce typique de palmiers à feuille en éventail qu’on nomme carandays au Paraguay ou en Argentine. Les marécages du Pantanal[2] se multiplient au bord de la route, pleins de caïmans (yacarés) qu’on ne voit pas, et d’oiseaux qu’on voit très bien : cigognes à tête noire et cou rouge (jabirus, ou touyouyous), vautours noirs qui planent loin au-dessus, quelques aigles pêcheurs et des perroquets ou perruches qui se poursuivent. Vision fugace d’un cervidé de grande taille. Arrivée au crépuscule à Corumbà, ville de 90 000 habitants qui se proclame « capitale du Pantanal ». Impressions d’un autre monde auxquelles on s’habituera vite : quadrillage obsédant de maisons basses, obscurité nocturne à peine interrompue par le halo jaunâtre des lampadaires, tavernes bruyantes où se préparent les repas du soir dans la nuit moite. L’hôtel outrageusement proclamé « National Palace » est un peu bricolé mais convenable. Un restaurant voisin sert des pizzas étranges selon un système peu compréhensible. Tard dans la nuit l’agitation bavarde de la foule perturbe le sommeil.
[2] Essentiellement situé dans l’état du Matto Grosso do Sul et dans la Bolivie voisine, le Pantanal est la plus grande zone humide de la planète ; il collecte à la saison des pluies (novembre à mars) les eaux venues des Andes et des plateaux brésiliens, qui s’écoulent ensuite vers le bassin du Parana ou s’évaporent graduellement en saison sèche.
(Pas de photos de ce Pantanal, le bus roulait trop vite, elles sont toutes ratées!)