C'était ma dernière journée et comme toujours dans ce cas, j'avais le cœur un peu lourd. Finalement, comme je l'ai déjà dit, j'aurais mieux fait d'aller dans le gîte pèlerin. Dans ce palace, je me suis sentie bien seule. En soirée, les petits chiens de l'appartement voisin n'arrêtaient pas d'aboyer, étant laissés là, sans personne. Après mon dîner, je voulais me coucher tôt, je suis allée voir les maîtres qui étaient rentrés en leur disant que j'espérais qu'ils se taisent! Ils me l'ont assuré.

Lever à 6h30 et 20 kilomètres à faire. Je pensais partir tôt mais mon téléphone ne s'était pas chargé comme il faut et il a fallu que j'attende. J'ai mangé tout ce qu'il me restait, ainsi mon sac serait plus léger. Je pensais bien trouver un bar à Miranda de Azan, au milieu du parcours, pour un petit en-cas.

Je n'ai pas oublié de prendre mon ibuprofène pour ne pas avoir à subir cette douleur au pied, tenace et un peu invalidante.

Ma fièvre était  passée, je ne toussais presque plus, c'était déjà ça. Le virus qui s'était installé dans mon sac et le rendait si lourd avait décampé.

Le début du chemin fut très beau, dans des petites fincas parsemées de chênes et de pins. Je me fis doubler par Maria (une allemande qui parlait très bien français). Elle était suivie d'un peu plus loin par Francesco, un italien de 73 ans qui la rejoindrait plus tard.

On aimerait que ce parcours, si beau dure longtemps, mais tout à une fin et j'ai retrouvé, plus loin ce plateau venté, glacial qu'est la Meseta. Je voyais Salamanque de très très loin, comme une promesse de repos, restait à savoir quand j'arriverais!!!

Arrivée au village de Miranda de Azan (à 300 mètres du chemin), j'ai recroisé Maria et Francesco qui m'ont dit que le bar  était fermé car on était lundi ! Les tables et les chaises étaient dehors, j'en ai profité pour m'asseoir, un peu gelée car il faisait froid. Comme quoi, il faut toujours prévoir, j'avais préservé un petit pain au lait, un peu mal en point qui a fait LA JOB, là là (comme disent mes amis du Canada). Et c'était reparti pour les 10 derniers kilomètres qui n'étaient pas des plus réjouissants. Avant de retrouver le Camino, il me fallait trouver un petit coin tranquille pour soulager ma vessie. J'ai ce défaut d'avoir toujours envie. C'est un point qui est peu abordé dans les récits de randonnées ou de pèlerinages. Surtout si on est une femme. Sur la Meseta, par exemple, il y a peu de possibilités et on apprend vite à regarder au loin si quelqu'un arrive pour s'exécuter. C'est un peu l'angoisse d'être prise sur le fait !!! Et puis, avec le temps, on finit par s'en moquer un peu. Discrète, oui, le plus possible. Mais surtout ne pas chercher à se retenir à tout prix. Il ne faut pas jeter ses petits papiers n'importe où. A la limite, en arrivant on se lave et on se change ou alors prévoir un petit sac en plastique pour les déchets. Sur le Camino Frances, beaucoup plus fréquenté, les abords étaient dégoûtants. Pitié pour les gens qui vivent là.

Avant Salamanque, il y a une petite colline, plantée d'une croix et qui embrasse du regard tous les alentours. Photos obligent. Là j'ai rencontré un français et on s'est photographié après avoir échangé nos appareil-photos.

L'arrivée dans la ville de Salamanque est longue. On traverse toute une zone de parc déjà plus agréable que la route et qui évite une banlieue peu intéressante. 

Voilà, ce fut le pont romain, j'entrais dans la grande Salamanque, inscrite aussi au patrimoine de l'UNESCO. La semaine sainte commençait, j'espérais en avoir un petit aperçu.

Vue de la fenêtre de mon palace.

A la sortie du village.

 

 

 

Lapin? lièvre?

Encore une fois, merci pour les pierres

 

 

C'est extrêmement monotone !!!

 

 

 

Enfin le parc bienvenu où les gens se promenaient à l'abri du vent.

 

L'entrée dans la ville par le pont romain. Il ne me restait plus qu'à trouver mon hôtel.

 

 

 

 

 

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