Je me suis réveillée à 7h30, étonnée d'une heure si tardive. Mes 4 colocataires dormaient encore. Je me suis levée et en ai profité pour entreprendre quelques ablutions et fus rejointe au petit déjeuner (café au lait, tartines) par les autres.

Une fois mes affaires rangées, je suis partie (sans ibuprofène cette fois aussi) pour 11 kilomètres.

Très vite, je fus rattrapée par Pedro et Alan qui m'ont saluée de la main en me souhaitant "Buen Camino" mais eux faisaient au moins du 7 km/ heure, alors que moi, c'était plus du 4 km/heure maximum. Avec mes pieds, j'avais ralenti.

A 10 heures, je suis arrivée au village de Monterrubio de la Serra où j'ai vu plusieurs personnes devant l'église. C'était le dimanche des rameaux et j'ai supposé une messe prochaine, ce qui me fut confirmé, alors je suis rentrée dans l'église sous le regard un peu inquisiteur des fidèles déjà présents. Le prêtre avait du retard et les gens (13 au total) s'inquiétaient un peu. Les rameaux de laurier-sauce étaient prêts à être bénis et un monsieur m'en a donné une belle branche. Enfin, la célébration commença, d'abord la bénédiction attendue puis la messe proprement dite. Heureusement je connaissais un peu par cœur l'évangile raconté par trois personnes. Pour le reste j'ai marmonné ce que je pouvais (en fait je faisais les réponses en français, ce qui me valut quelques coups d’œil !). La messe finie, le même monsieur m'a demandé d'où je venais (de France évidemment) et si je voyageais seule. Puis je l'ai vu aller vers le groupe de femmes qui attendaient impatiemment tous les renseignements me concernant. J'entendis l'une d'elle dire avec un ton qui n'en revenait pas : "Sola !!!". Alors j'ai repris ma route, prenant bien soin d'emporter et de coincer dans mon sac une petite branche de mon rameau que je voulais rapporter à la maison !

 

Pedro était toujours en short, il ne craignait pas le froid. Eux allaient jusqu'à Salamanque.

Évidemment ce n'était que de la route.

 

Leçon de vocabulaire qui ne pouvait que m'être extrêmement utile, évidemment !

 

Bar fermé.

 

Il faisait froid, le chauffage marchait.

Je suis arrivée à Morille à 12 heures, évidemment beaucoup trop tôt pour manger. Mon gîte n'ouvrait pas avant 17 heures. J'avais du temps devant moi et me suis attablée au bar devant un jus d'ananas. Beaucoup de monde et toujours extrêmement bruyants. On s'interpelait, on riait, on discutait avec véhémence. C'est ça l’Espagne, beaucoup de sociabilité. La langue espagnole, langue romaine comme le français, l'italien et d'autres encore a ceci de particulier qu'elle est assez saccadée et assez sonore, alors que l'italienne, forte aussi est chantante.

A Morille, charmant village où je n'ai fait que peu de photos, dommage. Comme on peut le constater, les maisons sont souvent en pierres, moins de maisons blanches.

 

 

Finalement, vers 13h30, j'ai tenté de commander mon repas, ce qui est encore bien tôt pour l'Espagne mais bon, ils ont fait l'effort et le repas était copieux comme d'habitude, avec des frites comme d'habitude et trop salé, comme d'habitude. Mais bon, on s'accoutume à tout, je n'allais pas commencer à faire la fine bouche. Un autre pèlerin mangeait aussi dans ce bar et on a un peu échangé, sans plus.

Puis j'ai erré dans le village, un peu déprimée par la fin de ce parcours que j'allais terminer le lendemain. C'est toujours comme ça, la fin, mais j'étais quand même bien fatiguée et surtout ce pied ne s'arrangeait pas vraiment.

A 17 heures j'étais dans mes appartements, sorte de résidence de luxe super confortable. J'ai regretté le dortoir qui m'aurait sans doute, d'une certaine manière plus réconfortée. Comme je toussais encore pas mal, ça a au moins évité que je dérange les autres.

Pour le dîner, il fut frugal avec quelques sardines et autres babioles. Quand au petit déjeuner du lendemain j'ai fouillé dans mes réserves et quelques gâteaux me rassasieraient sûrement. Juste en garder un pour la route du lendemain qui serait un peu longue (20 km sans compter les pas dans la ville de Salamanque, jusqu'à l'hôtel où je resterais deux nuits).

 

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