Le 31 juillet 2018 : de Sahagun à El Burgo Ranero, 20 Km (à cause d’un petit détour)
28 août 2018C'est une étape d'une monotonie absolue :
une route peu passante (Dieu merci) hormis les vélos qui nous souhaite, à nous marcheurs, des "Buen Camino" à tout va.
Tout le monde va à Compostelle, certains y arriveront plus vite que d'autres.
Un chemin presque droit, le long de cette route et bordé d'arbres, souvent bien jeunes encore pour procurer l'ombre protectrice,
surtout quand la matinée avance et que le soleil approche du zénith.
Pour m'occuper l'esprit, je me suis amusée à imaginer le nombre d'arbres plantés entre Sahagun et Leon, fin des plantations.
Je vous laisse donc faire le calcul : entre les deux villes, il y a environ 50 kilomètres.
Sachant qu'entre deux arbres, il me faut faire 15 pas et que chacun de mes pas fait environ 60 centimètres,
Combien d'arbres ont-ils été plantés ?... Résultat demain.
Ces arbres, le plus souvent des platanes ont été mis pour procurer de l'ombre aux marcheurs.
Mais des platanes sans eau ne donnaient que des arbres secs et morts.
Il a donc fallu, pour pérenniser l'affaire mettre en place un système d'irrigation (source guide Lepère).
Je referai le chemin dans 50 ans, que ce sera agréable, alors !
Peu après mon départ de Sahagun, je me suis aperçue que j'avais oublié mes bouteilles d'eau dans ma chambre.
J'ai donc été obligée de faire un détour par le village de Calzada del Coto,
où j'ai pris un café pour remonter mon moral un peu en berne.
De ce village partait une variante, qui m'avait été conseillée par un internaute. J'avais déjà retenu un gîte sur le chemin officiel.
Variante moins fréquentée mais tout aussi monotone et sans arbres, paraît-il.
Au village d'arrivée où diverses flèches jaunes indiquaient des pistes toutes aussi fantasques,
le but étant d'attirer les randonneurs vers les gîtes, j'ai trouvé le mien.
En l'occurrence un gîte peu amène avec une seule clef pour tout le monde : il fallait donc coordonner nos sorties
pour ne pas rester coincé à l'extérieur.
Nous étions quatre, un couple d'allemands peu sympathiques, un espagnol et moi-même.
L'après-midi fut longue dans le petit jardinet :
les allemands ont passé leur temps à grignoter, boire quelques bières et discuter,
l'espagnol manipulait nerveusement son téléphone tout en chassant aussi nerveusement les mouches
qui invariablement avaient choisi ses jambes pour se reposer
et moi à bouquiner en essayant d'apaiser les impatiences de mes guiboles.
Il faisait très chaud !
Voilà ce que disait Domenico Laffi, pèlerin du 17 ème siècle en parlant d'El Burgo :
"Nous trouvâmes une auberge, mais elle était si modeste que nous dûmes dormir à même le sol,
car tous sont des bergers de brebis, qui vivent dans cette ville, faite de cabanes couvertes de paille"
Source : guide Lepère
Laffi relate aussi qu'il a vu aussi de ses yeux un loup attaquer un pèlerin
Source : Guide Rother
Quelle sécurité maintenant !
Ermita de Perales à Berciano del Real Camino
En faisant le tour de cette bâtisse, j'ai trouvé, dans un petit recoin, entre deux petits bouquets de fleurs fanées, cette vierge en plâtre probablement.
C'était loin d'être un chef d'oeuvre mais elle m'a émue.
Qui l'avait mise là, quel était son secret ?
J'ai eu une terrible envie de l'emporter. Pourquoi ne l'ai-je pas fait ? Elle était si légère, elle n'aurait pas pesé bien lourd au fond de mon sac.
Quelques champs de tournesols pour rompre la monotonie
Entrée à Burgo Ranero.
Dans le gîte, trois lits en bois dans ma chambre .
Je n'aime pas le bois, cause éventuelle de propagation de punaises de lit (chinches en espagnol).
Maintenant, la plupart des gîtes ont des lits en métal !
Ce gîte était sale, la salle de douche douteuse. C'est assez rare en Espagne qui est en général extrêmement propre.
Sac à viande en soie, 3 grammes.