Le 23 août 2022 : En allant à Almaden
04 sept. 2022Rassurée par le renseignement de ce monsieur, je suis repartie sur le chemin carrossable.
Le soleil levant teintait la nature de couleurs douces.
Soudain un troupeau de biches et faons a traversé la route et certaines se sont arrêtées pour m'observer.
J'ai même eu le temps de sortir mon appareil-photo, puis elles se sont sauvées.
Un peu plus loin, j'ai enfin vu le lac en contrebas.
Le problème des guides est qu'ils mentionnent des choses qu'on doit voir pour se repérer,
mais ils ne donnent pas les distances (ou des distances erronées) et c'est comme ça que je me suis fait avoir !
Les biches
Des eucalyptus s'invitent dans le paysage,
A ce moment il n'y avait pas d'eau, les ruisseaux étaient tous à sec mais parfois l'eau coule en abondance
et les plots permettent de passer sans se mouiller les pieds.
Voilà la maison blanche promise, à côté de maisons en ruine. je me demandais bien si je la verrais un jour !!!
Les mêmes plots pour les mêmes raisons de crues des ruisseaux.
Les pins, à leur tour remplaçaient les chênes lièges. Ils semblaient organisés sur des terrasses.
Y aurait-il eu d'autres cultures qui auraient nécessité la construction de toutes ces terrasses ?
Mais le chemin était loin d'être fini et la solitude pesait un peu. Plus une âme qui vive.
D'un seul coup je me suis retrouvée face à une grille. Les balises étaient bien là et donc j'ai poussé le portail.
Des bouses de vaches m'ont indiqué que je pourrais bien tomber sur un troupeau mais même pas, je suis seule.
Le chemin longeait un arroyo à sec pendant un bon moment, jusqu’à la sortie de la propriété.
Le chemin a commencé à monter et je savais qu'il faudrait faire un ultime effort final dans la chaleur du jour,
pour être en vue d'Almaden. Il faisait 33 degrés (ça sert aussi à ça les téléphones).
A cinq minutes du haut de cette terrible côte, une stèle :
En 2016, Michel Laurent, un belge est mort ici... Il était presque arrivé !
Je doute qu'il ait eu le temps d'admirer la belle vue qui s'offrait à lui.
de là où il était, il aurait pu voir une bonne partie du chemin effectué.
Les pierres étaient belles, je ne pouvais pas en ramasser une grosse et j'en ai fourré une petite dans ma poche.
C'est à ce moment que je l'ai entendu.
Un premier long hurlement qui a résonné dans l'immensité, puis un deuxième,
A ce moment, je n'ai pas eu le moindre doute, c'était un hurlement de loup.
J'ai répondu de la même façon et un troisième hurlement encore et puis ce fut le silence.
(en effet, renseignements pris, dans cette forêt de la sierra Norte de Séville, il y a des loups).
C'était lugubre et beau à la fois et j'y ai vu comme un signe !
Je ne vous raconte pas la joie que j'ai ressentie en même temps qu'une légère angoisse,
on ne se détache pas comme ça des vieilles histoires terribles de loup qui est pourtant mon animal sauvage préféré.
(je n'ai pas entendu ce loup dans les aigus comme dans cette vidéo)
(A suivre demain)