Le 1er août 2018 : d’El Burgo Ranero à Mansilla, 18,9 Km
29 août 2018Même si, en général je dors seule dans une chambre, mes nuits sont difficiles, des impatiences dans les jambes,
des douleurs dans la hanche droite et un point douloureux à la fesse gauche.
De plus, très souvent, n'ayant rien à faire de l'après-midi, je m'écroule sur le lit et m'endors.
Alors la nuit, le sommeil me fuit.
Pour cette étape, ça commence par 12 kilomètres sans village, aucun.
Rien que des platanes qui invariablement, tel le métronome ponctuent mes pas du chiffre 15...
Mais au fait ! Combien d'arbres plantés ? Et bien environ 5460. Les arbres sont plantés tous les 9,20 mètres.
Au départ de mon gîte ce matin-là, je vois, en face dans un autre gîte fort sympathique semble-t-il, le vieux Jeannot et son foulard bleu
qui m'annonce qu'il va en train à Leon pour se faire soigner le genou. Il compte bien repartir après.
Il croit au miracle sans doute. Je ne le reverrai plus et je doute qu'il ait pu marcher longtemps encore,
pauvre Jeannot !
Il m'a laissé un souvenir fort utile en plus de sa dédicace sur le document :
une carte de Santiago avec des conseils pour se loger non loin de la cathédrale à Santiago,
ce qui paraît-il, vue l'affluence, n'est pas toujours aisé.
Le chemin suit de loin la voie ferrée et quand le train de Jeannot est passé,
je lui ai fait de grands signes.
Dieu seul sait s'il m'a vue mais peut-être ses yeux étaient-ils rivés sur le chemin si cher à ses yeux,
à moins qu'il n'ait été en train de raconter son histoire car il était bavard, Jeannot.
Là j'ai perdu un copain, mais comme Markus (un vieux copain de France) je ne l'oublierai pas
car c'était un homme bien courageux.
Il est difficile de faire comprendre aux gens ce que ce chemin recèle.
Ce n'est vraiment pas un chemin comme les autres et je peux comprendre ceux qui le font plusieurs fois.
Lumière du départ.
Tournesols et, au loin, les montagnes.
Mansilla est une ville très ancienne.
Les hautes murailles de galets, datant des romains (en 70 AJC) qui l'encerclaient ne se dévoilent pas tout de suite.
Elle borde le Rio Esla où des jeunes se baignent dans une eau glacée.
C'était un important nœud de communication qui devient au fil du temps une ville marchande considérable.
Son marché aux bestiaux lui a donné le surnom de Mansilla de las mulas.
En me promenant, je suis passée sous la muraille pour rejoindre le bord de l'eau.
Là, un troupeau de brebis et son berger, accompagné de trois chiens qui m'ont dissuadée de m'approcher.
Statue avant l'entrée à Mansilla