Nous devisions, Manon et moi, chacune sur notre jument. Nous venions de faire un bref galop dans le pré en montant. La petite bête de Manon, tout juste débourrée s’était bien comportée et Shiloh, comme à son habitude, était restée calme. Bref, tout allait bien. Il faisait froid, le vent était vif mais le soleil brillait et nous faisait supporter le climat rude du jour.

 

Quand soudain, je me suis retrouvée sur un étrier, penchée sur le côté, cherchant vainement à rétablir mon équilibre, tirant sur les rênes pour arrêter ma furie qui s’enfuyait d’un coup, me laissant à moitié désarçonnée… Alors, ne pouvant plus espérer m’en sortir, je me suis laissé tomber lourdement sur le dos, ma tête casquée a un peu rebondi sur le sol et je me suis relevée, étourdie mais bénissant mon protège-dos. Je tenais encore, serrées dans ma main, les rênes et la cravache ! Shiloh, la tête relevée bien haut, le regard effrayé regardait vers le bosquet

 C’est alors que nous avons vu en sortir un superbe chevreuil, qui bondissait dans le pré, s’enfuyant, poursuivi par Flic, le chien de Manon, sourd à nos rappels.

 Nous avons poursuivi notre chemin, Shiloh, méfiante, tremblait de peur avant de se détendre de nouveau.

 

Sur le sentier du retour, ce n’est pas un chevreuil que nous avons croisé mais bien un homme accompagné de sa chienne qui nous a arrêtées. Il voulait nous parler de quelque chose qui lui tenait à cœur :

 « Ne pourriez-vous pas emporter avec vous une petite pelle pour ramasser et mettre sur le côté les crottins que vos chevaux laissent derrière eux dans la forêt ? »

 

Je crois n’avoir jamais été aussi étonnée de la demande. Je me voyais bien avec ma pelle dans le dos, descendant de cheval à chaque fois qu’il s’oublie… Là je crois que ça vaudrait la photo.

 J’ai tenté de lui expliquer que c’était non seulement compliqué mais dangereux en cas de chute. Rien à faire, Monsieur paye des impôts, nous sommes sur sa commune et d’ailleurs si on tombe de cheval, c’est qu’on est des incapables !!!

 

Le laissant continuer son discours stupide, nous lui avons dit au revoir et sommes reparties. Comble de chance, c’est à ce moment que ma jument mue par une idée géniale, s’est décidée à laisser un magnifique tas marron en plein milieu du chemin herbeux…

 

Et nous avons omis de  demander à ce cher bonhomme s’il ramasse les crottes de son chien oubliées en pleine forêt ! 

 

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