Jeudi 1er août 2019 : de Melide à Arzua
23 août 201918 Km, 25.000 pas
Nous sommes partis à 7 h 45 puis avons déjeuné comme souvent un peu plus loin dans la ville.
Tous les cafés n'ouvrent pas de bonne heure mais le passage des pèlerins en incite certains à faire un effort.
Le pèlerin est une manne, ne l'oublions pas !
Le chemin vallonné égrenait ses villages toujours aussi charmants, sans que nous cherchions à connaître leurs noms.
Les églises ou chapelles étaient toujours squattées par nos pèlerins des 100.
Forêts de chênes et toujours énormément d'eucalyptus à odeur de médicament antitussif.
les arbres des jeunes plants ont des feuilles blanches et larges.
Nous avons continué de loin en loin à voir quelques têtes connues comme nos belge-allemands-italienne,
mais dilués dans la troupe.
Un pèlerin pourtant fut remarquable : il s'agissait d'un vieux monsieur qui avançait tout doucement dans une descente,
une genouillère à chaque genou.
Nous nous sommes reconnus de la même langue, sauf que lui était belge. Il avait 81 ans.
Il se présenta comme "le petit belge, à la petite constitution et au petit roi", ce qui nous fit bien sourire.
Ce n'est pas tant son âge qui fit mon admiration,
mais plutôt le fait que malgré une arthrose très avancée, il continuait à marcher, faisant fi de la douleur.
Dans les descentes, il allait tout doucement, mesurant chaque pas.
Ce chemin, il le connaissait par cœur, chaque montée, descente, tournant lui étaient familiers.
Il avait fait toutes les voies possibles et faisait encore 2.500 kilomètres par an... Qui dit mieux ?
Il était tellement épris de ce chemin dont, à force, il avait appris la langue,
que dans sa famille de Luc, son véritable prénom, il était devenu Lucas (LOUCASSSSS)
Nous nous sommes revus plusieurs fois. Il avançait plus doucement mais marchait toute la journée.
Il nous a aidés parfois à nous y retrouver, notamment à Santiago, mais on y reviendra.
Le soir, nous sommes arrivés dans un gîte à Arzua (capital du fromage Queixo), nous avions choisi un dortoir, Elias avait envie d'en faire l'expérience.
Curieusement nous fûmes seuls cette nuit là et nous aurions presque pu dormir chacun dans une pièce.
Comme d'habitude, douche, lavage du linge et repos sur les lits, ceux du bas,
après avoir sorti notre drap housse et notre petite couverture.
Les lattes des lits du dessus étaient toutes taguées et bêtement, nous avons apposé aussi notre signature.
Le gîte, malgré un avertissement sur la porte, ne ferma pas la nuit !
Ici, Elias pose à côté d'une borne que nous avons évaluée comme celle des 50.
En effet, une fois de plus nous avions pris un chemin parallèle pour être plus tranquilles.
Comme chien et chat !
Dans ce chemin, mêmes les bouches d'égout sont à la page.
Le soir nous sommes allés sur la place du village où tout le monde s'était rassemblé pour quelques tapas et apéro.
Des chanteurs brésiliens donnaient un petit concert gratuit fort bienvenu.
C'est là que j'ai senti vers le genou que ça me piquait.
Je n'y ai pas trop prêté attention...