Compostelle, à Roncevaux
26 août 2016Ce n’est pas bien grand Roncevaux et le monastère domine le village, très actif grâce à tous les pèlerins qui arrivent. Au départ, j’avais prévu de dormir à Burghete, 4 kilomètres plus loin afin d’échapper à ce que m’imaginais être l’usine. Mais finalement, j’ai eu envie de voir ce qu’on m’avait décrit et je ne l’ai pas regretté.
Tout d’abord, on arrive, une cohorte d’hospitaliers nous accueille gentiment. Il faut laisser les sacs à l’extérieur, remplir un papier qui demande nom, prénom, origine, religion (il n'y a aucune ségrégation)… Puis sur la foi du Crédencial, on est accepté et on nous donne un numéro d’alcôve. En effet, la modicité de la nuitée attire des gens qui n’ont rien de pèlerin et c’est pour éviter ces personnes qui ne recherchent que le moindre prix qu’il y a une sélection à l’entrée. Ceci est très critiqué mais moi, je trouve ça assez normal.
A 15 heures pile, pas une minute avant, on peut aller porter ses affaires et choisir parmi les 4 lits superposés de l’alcôve. Moi, j’ai choisi un lit du bas. On se précipite en général vers les sanitaires pour se laver. sanitaires hommes d'un côté, femmes de l'autre.
Pour manger, il faut aller, muni d’un ticket dans un des deux restaurants où un menu pèlerin est réservé. J'y croise Loris (la voilà la troisième fois!!!), bien ennuyé car il n'y a pas de menu végétarien.
A 22 heures pile, les portes du monastère ferment et une musique se fait entendre dans le dortoir. À 22H30, les lumières s’éteignent, pas le choix. Dans les 72 lits et sur les deux étages (soit 154 lits), les pèlerins s’endorment, certains rapidement et on entend les premiers ronflements. Il n’y a pas de couvertures sur les lits et je n’ai que mon petit sac à viande en soie. Les fenêtres sont grandes ouvertes, on est quand même à 900 mètres environ et je n’ai pas trop chaud, loin de là. Boules Quiès et je m’endors. Au petit matin, une petite envie me presse. Il me faut me lever tout doucement, la lampe de poche n’est pas nécessaire, il y a les veilleuses, c’est suffisant. Par contre dans les sanitaires, les lumières s’allument automatiquement et je plains les lits qui sont proches. J’en profite pour fermer un peu les fenêtres.
Le matin, dès 5 heures, certains se lèvent, ils veulent partir tôt. Mais le réveil officiel en musique douce s'il vous plaît, c’est à 6 heures (pas de grâce matinée, ici). A une époque il paraît que c’étaient des chants grégoriens. J’aurais bien aimé, c'est beau le grégorien, du moins moi j'aime, ça m'émeut! Branle-bas de combat, à 8 heures les portes du monastère fermeront pour laisser place aux hospitaliers qui nettoient.
Les alcôves sont assez récentes, avant il n'y avait que des grands dortoirs sur les deux étages, à une centaine de lits chacun!!!
Mon sac, mon lit
Pour le petit déjeuner, idem, au restaurant mais je n’avais pas compris que ce premier repas n’était pas compris dans la nuitée et, si je ne m’étais pas fâchée à l’entrée, j’aurais dû me contenter de mon poing. Donc, finalement j'ai "petit-déjeuné" gratuitement, tant pis pour eux, ils n'avaient qu'à mieux expliquer. Mes maintenant je sais, en Espagne les repas sont non compris dans le prix des chambres.
Le soir de mon arrivée, il y avait une messe à laquelle je me suis rendue et où on m’a demandé de faire la deuxième lecture en français, bien sûr. J’ai compris pourquoi on nous demandait notre nationalité : le prêtre a fait sa bénédiction aux pèlerins dans toutes les langues !!! Chapeau, même en japonais !
Cour intérieure
Monastère vu de l'extérieur
La vierge douloureuse… On comprend pourquoi quand on regarde la croix où git un christ tout aussi douloureux.
Saint Jacques
Dans la crypte, interdiction de photographier, réservé à la prière, mais il n’y a personne et je ne mets aucun flash.
A quelques encablures, une petite église du 14ème , malheureusement fermée.