Saint Jacques de Compostelle 27/03/2025 : De Monesterio à Fuente de Cantos, 21,6 km
06 mai 2025/image%2F0654475%2F20250427%2Fob_bece26_capture-d-ecran-2025-04-27-195602.png)
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La nuit a été entrecoupée de réveils et les intestins ne sont toujours pas top. J'hésite à prendre un médicament, j'aimerais bien que ça cesse tout seul.
Une fois le petit déjeuner pris à 7h00 (lait au café, toasts avec beurre et confiture) je quitte Monesterio. Peu de temps après, me voilà confrontée de nouveau à un passage de ruisseau. Pas moyen de le contourner, les abords sont tout autant trempés. J'opte donc, cette fois, pour me déchausser. L'étape promet d'être agréable, je passerai de 780 à 480 mètres d'altitude donc un profil descendant, ce qui n'est pas pour me déplaire, même si on rencontre quelques petites côtes.
Le soleil est au rendez-vous et je me sens assez bien, c'est assez propice à la réflexion car je suis seule et j'ai envie de solitude. N'est-ce pas un peu pour ça que je suis partie. Je pense très fort à ma famille, mes petits enfants. Certains vont passer des examens, d'autres des concours importants et j'y pense très fort.
Je me suis demandé pourquoi le dessous de ces oliviers étaient jaunes et la conclusion que j'en ai tiré est qu'on a mis du désherbant pour la récolte des olives ou bien qu'on a traité les arbres ce qui a tué l'herbe dessous.
Toujours ces grandes propriétés agricoles qui exploitent les cochons et les olives.
Ceci est un cube pour marquer la voie, ils sont souvent posés à la croisée des chemins. On trouve, en outre, des flèches jaunes peinturlurées un peu partout, il suffit de bien regarder. Là, on a les deux, pas de risque de se perdre!!!
Et encore des cochons!!! Des jeunes. C'est comme les vaches de chez moi, on leur met un anneau au nez pour les empêcher de téter leur mère au sevrage.
Je n'avais jamais vu un cochon de si près. Je trouve qu'ils ont des yeux doux. Il semble m'interroger !
Souvent on trouve des petites pierres déposées par des pèlerins pour éviter de se mouiller les pieds, c'est bien agréable parce qu'on ne le dirait pas comme ça mais en fait les côtés sont aussi détrempés..
En me retournant, je vois le village de Monesterio que j'ai quitté, tout blanc.
Puis le paysage change et se transforme en vastes champs qui s'étalent à perte de vue. Devant moi marche assez rapidement une dame que j'essaye de suivre mais décidément, je suis plus lente. Alors, cheminons un moment avec elle.
Au loin, très loin, Fuente de Cantos et je sais par expérience que quand on voit les villages comme ça, il peut se passer de longues heures avant d'y arriver.
Et toujours ces panneaux solaires à chaque village, parfois tellement nombreux qu'ils couvrent des hectares de terrain. Je mets les choses au point : je ne suis pas contre les panneaux solaires mais leur trop grand nombre montre à quel point ils sont rentables financièrement aussi bien pour le promoteur que pour le propriétaire des terrains : il est plus rentable d'avoir ces panneaux que de cultiver la terre, c'est bien connu. Et en tous cas ça n'empêche pas le black out, la preuve par 9 récemment. Si aucun intérêt économique, ni lobby n'était en jeu, mais simplement un intérêt "écologique" je serais curieuse de savoir quelle quantité de panneaux serait installée.
En fait il s'agit d'une hollandaise qui voyage avec son mari (Arie et Clarie) qui traîne un peu derrière. Nous marchons un peu ensemble en parlant... en anglais, mais je les laisse partir, ils vont décidément plus vite. Je les rejoins à un nouvel arroyo (ruisseau), cette fois bien plein et relativement puissant. Le problème ce ne sont pas les ruisseaux, c'est plutôt ce qu'il y a dessous. Les hollandais se sont déjà déchaussés. Un tracteur arrive et propose de les faire traverser mais non, ce sera moi qui vais en profiter. Sympas ces pèlerins. J'ai d'ailleurs leurs coordonnées pour leur envoyer les photos.
Je quitte mes nouveaux amis qui restent là pour manger et je continue mon chemin. Fuente de Cantos, 7,2 kilomètres encore
Un peu plus loin, je remarque que les cailloux et rochers sont tout roses, je les trouve beaux et ramasse une petite pierre en souvenir, juste histoire d'alourdir mon sac !!!
Avant d'arriver au village, on traverse les champs de panneaux photovoltaïques, ce qui manque tout à fait de charme et presque oppressant. D'ailleurs des travaux m'indiquent qu'on est en train d'en poser d'autres. Je trouve la fin de ce parcours bien long, le village semble inaccessible... Même s'il se précise de plus en plus. Il faudra traverser une route circulante et passer sous des routes avant de parvenir à destination.
Un cheval attaché dort, je suppose qu'il appartient à un ouvrier dont c'est le moyen de déplacement à défaut de véhicule motorisé. Au moins c'est écologique.
Encore un effort et ce sera l'arrivée au gîte avec une chambre très spartiate où je dormirai seule sur un mauvais lit à ressort et toujours pas de chauffage. la nuit il fait froid...