Début mai en train : l'aller
16 mai 2023A l'occasion d'un regroupement familial, j'ai pu aller à Nancy par le train pour 3 jours.
Je ne prends pas bien souvent le train et je me suis donc permis d'observer, de laisser courir ma pensée, mes humeurs.
"J'écoute , écouteurs aux oreilles, la passion selon St Mathieu, tandis que le train TER roule tranquillement vers Lyon.
Derrière moi, des jeunes rient fort, des siècles nous séparent.
Le temps est lugubre, quelques gouttes fines sur les vitres tracent leur chemin.
Premier arrêt, Tenay, personne ne monte, ça m'arrange !
Arrivée à Lyon, je cherche pendant un moment les toilettes. Il y a tant de foule qu'on voit mal les panneaux.
Ah ! Les dames pipi ont bien changé. Finie la petite coupelle à la sotie ou l'on mettait ou non son obole.
Si on était radin, on avait droit à une réflexion acerbe.
Maintenant, la caisse est à l'entrée, une machine, qui prend un euro mais rend la monnaie, nous prévient Madame
sans quoi la barrière ne s'ouvrira pas.
Pour le coup il y a deux Madame Pipi qui vocifèrent: "Reculez, plus de place, reculez" et la queue s'allonge dans le couloir.
Enfin j'obtiens une place dans la plus vaste : celle des handicapés, presque nickel de propreté.
Elles font bien leur boulot ces dames, j'ai même droit à un coup de chiffon sur la cuvette
(en espérant que ce même chiffon n'ait pas servi pour tout le monde).
Deux heures à attendre avant le TGV qui m'emmènera à destination.
ça nécessite un p'tit café... Nouvelle queue et il me faut donner mon prénom,
afin de récupérer ma tasse en carton, ma petite cuillère en bois, tout ça après encore un peu d'attente.
le café est infâme, amer à souhait malgré les trois sucres pour l'améliorer.
Ah, je me sens loin de mon village de 187 habitants... A des années lumières !
Le train, qui met plus de 5h00 pour parcourir les kilomètres s'arrête partout.
Par la fenêtre je regarde la campagne vers Beaune. Des prés de colza, des toits bourguignons,
des collines vierges d'industries et boisées à l'envie. Tout ça sous un soleil revenu.
A coté de moi, une prof de français corrige des copies de brevet blanc. Elle semble assez désespérée :
il semble que Jean Valjean soit devenu aubergiste ! C'est original !
Ils n'ont rien compris les bougres !
Sur la totalité de ses copies seules trois ou quatre sortent un peu du lot.
L'une d'elles est tellement illisible qu'elle finit par mettre des points au hasard : 5/20
Le train arrive à Nancy à l'heure pile, ponctualité peu fréquente de nos jours,
à tel point qu'on calcule les horaires de correspondance en fonction d'un éventuel retard.
Le retour sera un peu différent..................................."