Fuenterroble a toujours été étroitement lié à la route de Santiago. dans l'Antiquité, il y avait un hôpital pèlerin pour guérir les maladies du corps ainsi qu'un ermitage dédié à l'apôtre Saint Jacques pour soulager les maux de l'esprit. Il fut rasé en raison des nombreux vols perpétrés par les pieux pèlerins. Il y avait aussi un cimetière pour les malheureux qui mouraient là.

Ce gîte est recommandé dans tous les guides comme un incontournable du chemin. Je ne pouvais manquer ça. Il s'agit de l'albergue Parroquiale Santa Maria, tenu de main de maître par le Père Blas. C'est un "donativo" (donne ce que tu veux) et elle est, en effet assez fantastique. On y mange dans une grande pièce pleine de trésors, on y dort dans un grand dortoir de 16 lits, dortoir chauffé au feu de bois (la charge de le recharger jusqu’au coucher est confiée à un pèlerin). L'avantage de ce chauffage est qu'on peut étendre notre linge au-dessus du poêle et ce soir-là il pleuvait tellement que l'extérieur était impossible. On peut aussi prier dans l'église après la visite d'usage si on veut ou participer sans prier. Il y a l'essentiel et cet essentiel est bien suffisant. J'étais un peu malade mais pas trop, bien que fatiguée. Mon pied ne m'avait pas trop dérangé grâce à l'ibuprofène. A côté de mon lit, il y avait le français que j'avais vu et qui traînait, outre sa tente inutile, des ampoules sérieuses. Celle de l'orteil était inquiétante à mon avis, même s'il ne s'en plaignait pas trop. Je l'avais prise en photo pour la lui montrer en lui recommandant d'aller sans tarder chez un médecin ou au moins en pharmacie. Il ne faut pas rigoler avec ça. 

D'autres pèlerins connus partageaient ce dortoir : Kim et Misha qui faisait route commune avec Kim et un italien qui n'a pas voulu dormir dans le dortoir où il faisait trop chaud pour lui. Il a donc bénéficié d'une chambre seule.

Ayant le rhume, j'avais imaginé un petit sac en plastique pour récolter les mouchoirs sales, accroché à une ficelle tendue entre deux lits sur laquelle j'avais enfilé un rouleau de papier WC les feuilles me servant de mouchoirs. Ainsi je ne dérangeais personne.

(Les deux prochaines photos sont prises sur le web)

 

 

En soirée, avant le dîner, le Père Blas et son acolyte emmenaient qui voulait pour une petite visite de l'église Santa Maria la Blanca. Bon, explications en espagnol, malheureusement je n'ai pas tout compris. Il faisait un froid de canard et j'étais gelée.

Cette église gothique, reconstruite sur un temple romain, date du XVème siècle avec un retable du XVIIIème.

L'église dispose de trois portes d'accès, l'une d'elle appelée la porte du Pardon était réservée aux pèlerins désireux d'obtenir des indulgences si par malheur, malade, il ne pouvait atteindre Saint Jacques de Compostelle. 

Mais ce qui frappe, ce sont les statues en bois créées par un fermier de la ville voisine de Beleia nommé Angel Dominguez. On aime ou on n'aime pas mais elles dégagent tout un symbolisme. L'ensemble rassemble les témoins qui ont vu Jésus-Christ ressuscité après sa mort.

 

Saint Jacques

Le christ ressuscité et marchant est un Christ fort, il porte un sac à dos chargé de la mort (crâne) et des péchés (symbolisé par un fruit mordu. On ne le voit pas sur mes photos mais le tissu autour de ses hanches est imprimé avec des pieds, petit rappel du lavage des pieds décrits dans les évangiles.

 

 

 

 

 

La statue représente la Vierge Marie, premier témoin de la résurrection de son fils. Elle tient l'image de Jésus. Elle marche sur un serpent qui mange la moitié d'une pomme, celle-ci représente la dualité du  Bien et du Mal. Le pied sur le serpent laisse entendre qu'elle l'a vaincu.

Paul apparaît comme l'apôtre du pèlerinage. "Ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi", d'où l'image de Jésus gravée sur sa poitrine.

Derrière Cléophas est l'un des deux disciples du chemin d'Emmaüs. Il porte un pain sous le bras gauche

 

 

 

 

 

 

 

 

Paul porte dans son sac à dos un vase d'argile.

Saint Thomas qui tend une main hésitante pour toucher les plaies du Christ. Son pied droit est nu et l'autre porte une sandale

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean qui tient un calice dans la main droite. Il a été le premier à reconnaître Jésus. Dans sa main gauche, son évangile avec la citation qui l'identifie. Il porte une toge de quelqu'un de lettré.

Enfin le Christ : on notera qu'il n'y a pas de croix. Le 25 juillet, jour de la Saint Jacques le soleil passant par un vitrail se projette sur le Christ. Les barreaux formant la croix.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et je suis désolée, j'ai oublié de photographier Pierre. J'ai donc récupéré la photo sur un site. Il est accompagné de trois agneaux ayant chacun une signification : un indifférent, un qui suit mollement son berger et un en sécurité. Pierre est habillé comme un pauvre homme, sa richesse est intérieure. Il porte la clé du ciel attachée à sa taille.

Enfin, j'avais bigrement faim, alors j'ai mangé avec appétit la soupe de pain, la salade variée et le flan et... dodo !

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